Titres & valeurs martiales du Butoku
Signification des titres dans les arts martiaux traditionnels japonais de Hanshi, Sō-Shihan et Daihyo
Sō-Shihan (宗師範) Grand Maître principal, Maître des Maîtres / Titre spécifique désignant la plus haute autorité technique d’un style. Il est l’un des plus hauts titres honorifiques dans les arts martiaux japonais traditionnels. Il symbolise une autorité suprême dans la transmission avec une excellence technique, éthique et spirituelle. Hors de la hiérarchie classique, il est un titre fonctionnel dans un style spécifique et il se distingue par son extrême rareté, son exigence et sa portée symbolique au-delà du système des grades même les plus élevés (8e ou 9e dan). Le titulaire de ce titre définit les orientations pédagogiques, les évolutions du style, dirige et arbitre pour la discipline. Il représente l’école dans les événements officiels au Japon comme à l’international.
Dans le contexte DNBK, le titre de Sō-Shihan est conféré par le conseil de la Dai Nippon Butoku Kai à Kyoto sur la base d’une reconnaissance exceptionnelle. Hors DNBK, le titre est aussi utilisé dans les écoles classiques (koryū), les systèmes modernes (gendai budō) pour marquer le fondateur ou la plus haute autorité technique d’une organisation internationale. Bien que prestigieux dans le cadre traditionnel japonais, le titre de Sō-Shihan n’est pas soumis à une réglementation internationale stricte, ce qui peut conduire à des usages abusifs en dehors des cadres reconnus. Sō-Shihan prédomine sur Hanshi, mais ils ne sont pas de même nature.
Hanshi (範士) Modèle de maître / maître exemplaire. Titre honorifique suprême du système Shōgō, il est décerné par la Dai Nippon Butoku Kai à ceux qui, par leur exemplarité technique, morale et pédagogique, deviennent des modèles vivants de la Voie du Budō. Il désigne le maître qui incarne le modèle à suivre tant par sa technique que par sa conduite. Attribué dans le cadre du système Shōgō (称号), il ne s’agit pas d’un grade technique au sens du dan, mais d’un titre honorifique conféré à un enseignant ayant atteint un niveau exceptionnel de maturité technique, d’intégrité morale et de rayonnement pédagogique.
Au sein de la Dai Nippon Butoku Kai (DNBK, Kyoto, Japon), le titre de Hanshi est décerné après un long parcours de pratique, d’enseignement et de contribution à la diffusion du Budō. Il vient couronner une vie de recherche et d’engagement au service de la voie martiale (Budō no Michi), selon les principes d’éthique, de respect, de sincérité (Makoto) et d’harmonie (Wa).
Daihyō (代表) en japonais signifie littéralement “représentant officiel” ou “délégué”. Il désigne une personne agissant au nom d’une école, d’une organisation ou d’un fondateur, souvent à l’échelle nationale ou internationale. Dans une école ou un ryū, Daihyō est souvent utilisé pour le chef de file officiel d’un style dans un pays ou une région. Il est le représentant autorisé auprès d’une organisation comme la DNBK, etc… Il est celui qui engage l’école au nom du fondateur ou du conseil technique. Il peut y avoir plusieurs Hanshi, mais un seul Daihyō par école ou par division nationale.
La Dai Nippon Butoku Kai (DNBK) est créée sous l’autorité du Ministère japonais de l’Éducation et avec le soutien de la Maison Impériale, pour unifier, préserver et transmettre les arts martiaux traditionnels japonais (écoles classiques koryū et les systèmes modernes gendai budō) avec les valeurs morales, spirituelles et éducatives du Butoku (vertu martiale). Après avoir été l’autorité suprême des arts martiaux au Japon, elle est aujourd’hui restaurée dans ses fonctions. Elle conserve un rôle de référence morale, culturelle et pédagogique. Elle se présente comme un organisme s’apparentant à une mission d’intérêt public : préservation des Budō, transmission de valeurs éthiques et promotion de la coopération internationale. Au Japon, elle est perçue comme une institution de portée patrimoniale et culturelle, gardant un prestige historique unique.
Les titres de Renshi, Kyōshi, Hanshi et Sō-Shihan, délivrés par la Dai Nippon Butoku Kai (DNBK, Kyoto, Japon), comptent parmi les distinctions les plus honorifiques et les plus rigoureuses du monde du Budō. La DNBK possède également une Division Internationale, active dans plus de 30 pays, avec des représentants officiels (Daihyō) reconnus, faisant d’elle un pont culturel entre le Japon et le reste du monde.
Les valeurs martiales du Butoku, telles qu’elles sont promues par la Dai Nippon Butoku Kai, reposent sur une tradition ancienne du Budō japonais. Elles dépassent donc largement la simple efficacité au combat. Elles s’inscrivent dans une éthique du développement personnel, du respect des autres et de l’harmonie universelle, dans l’esprit du Bushidō et des traditions éducatives japonaises. Au-delà de la maîtrise technique ou de la performance physique, elles englobent un cheminement moral, spirituel et éducatif.
« Mens sana in corpore sano »